Depuis quelques années, les géants chinois de la vente en ligne, comme Temu et Shein, envahissent le marché canadien avec leurs produits à bas prix, souvent au détriment des commerces locaux et des standards de qualité, de sécurité et de respect de l’environnement. Ces entreprises inondent le marché sans répondre aux mêmes normes de concurrence que les entreprises canadiennes.

Une telle absence de régulation ne sert ni l’économie canadienne ni les consommateurs. De telles plateformes bénéficient souvent d’avantages financiers et d’un accès à des ressources bon marché, ce qui leur permet de proposer des prix que peu de commerçants d’ici peuvent concurrencer. Ces produits, bien qu’attrayants par leurs coûts, reposent fréquemment sur des pratiques de production critiquables et des normes de qualité inférieures.

Les entreprises de chez nous, en revanche, doivent respecter les lois canadiennes sur les salaires, la sécurité des travailleurs, les réglementations environnementales, ainsi que les exigences de santé et de sécurité pour les consommateurs. Ce déséquilibre crée une concurrence déloyale qui fragilise grandement notre tissu économique, met en péril des milliers d’emplois et représente un danger pour la population.

Recommandations du CQCD:

  1. Imposer l’application d’un « bonus-malus », comme l’a fait la France au printemps 2024. Sur chaque vêtement vendu par ces plateformes, cinq euros supplémentaires sont payés par l’acheteur, qui sont ensuite réinvestis pour soutenir les entreprises textiles locales. Notre objectif avec ce « bonus-malus » est de faire en sorte que ces produits aient un coût supplémentaire; celui qu’il inflige à la société. Il serait également un moteur pour stimuler la création d’emplois dans le secteur du commerce de détail.
  2. Renforcer l’encadrement législatif afin d’inclure les notions d’écoconception, de durabilité et de développement durable, ainsi que favoriser le financement de nos entreprises qui mettent de l’avant des tissus à base de fibres biologiques ou naturelles, accessibles localement.
  3. Ouvrir une enquête sur la conformité et la légalité aux lois canadiennes en matière de protection des consommateurs et préciser les responsabilités de ces plateformes en matière de sécurité pour créer des conditions de concurrence plus équitables et moins dommageables dans le secteur du commerce de détail. À l’instar de pays de l’Union européenne, dont la France et l’Allemagne, sévir contre les sites qui vendent des produits dangereux.
  4. Reconnaître les plateformes de commerce électronique étrangères, comme Shein et Temu, comme des opérateurs économiques, afin qu’elles soient juridiquement responsables de leurs produits.

Nos actions

Décembre 2024 – Suite à des comités avec des détaillants membres, le CQCD a fait parvenir une lettre ouverte cosignée par 22 détaillants au premier ministre du Canada, qui était alors Justin Trudeau, ainsi qu’au premier ministre du Québec et à quelques élus. Cette lettre, qui demandait de prendre action contre ce commerce déloyal, avait également été relayée dans les médias.

Janvier 2025 –  Le CQCD a inclus cet enjeu dans son Mémoire pour les consultations prébudgétaires en prévision du budget du Québec 2025-2026, qui a ensuite été déposé au ministère des Finances du Québec.

Avril 2025 – Puisqu’aucune réponse n’est venu du gouvernement fédéral suite à la première offensive, le CQCD a procédé à une 2e offensive avec sa lettre ouverte en récoltant 69 signatures de divers détaillants québécois. Celle-ci a été envoyée à tous les partis politiques se présentant aux élections fédérales du 28 avril afin de connaître leur position sur le sujet. Un communiqué a également diffusé dans les médias.

 

Réponses des partis politiques fédéraux

BLOC QUÉBÉCOIS – 8 avril 2025

Recommandation 1 (Imposer un bonus-malus) : « Le Bloc Québécois propose dans sa plateforme de lutter contre le « fast fashion », dont les produits sont souvent le fruit d’esclavage moderne. La Chine est notoirement reconnue pour son utilisation d’esclaves ouïghours. Nous serions ouverts à analyser des mesures visant à soutenir les entreprises textiles locales. Par contre, considérant le contexte économique actuel, nous estimons qu’ajouter des taxes risqueraient d’aggraver la guerre commerciale et mener à plus d’inflation. Les produits de contrefaçon ou qui ne répondent pas aux normes d’ici ne devraient pas pouvoir être vendus. »

Recommandation 2 (Renforcer l’encadrement législatif afin d’inclure les notions d’écoconception, de durabilité et de développement durable) : « Nous sommes ouverts à analyser cette mesure. Le Bloc Québécois favorise toute mesure bénéfique pour l’environnement et pour favoriser l’achat local. Le Bloc militera aussi pour l’ajout de critères environnementaux dans les appels d’offres publics. Ceci signifie notamment que, dans le cas d’un contrat fédéral pour, par exemple, des uniformes, les produits devraient intégrer des matériaux de qualité et écoresponsables. »

Recommandation 3 (Ouvrir une enquête sur la conformité et la légalité aux lois canadiennes en matière de protection des consommateurs et préciser les responsabilités de ces plateformes en matière de sécurité pour créer des conditions de concurrence plus équitable) : « Nous jugeons fort problématique le fait que des plateformes étrangères, comme Temu, Shein, Alibaba et Amazon, vendent fréquemment des produits de contrefaçon. Une simple recherche sur leurs plateformes permet de trouver rapidement de tels produits illégaux. Ces produits, en plus de fréquemment violer la propriété intellectuelle d’autres entreprises, peuvent aussi constituer un risque pour la santé et la sécurité en général. Nous sommes donc en faveurs de mesures susceptibles de les forcer à cesser leurs pratiques illégales. »

Recommandation 4 (Reconnaître les plateformes de commerce électronique étrangères, comme Shein et Temu, comme des opérateurs économiques) : « Nous sommes ouverts à étudier cette mesure. Nous sommes parfaitement conscients de la concurrence déloyale qu’exercent ces plateformes étrangères sur nos commerçants. Nous estimons que ces plateformes ne devraient pas pouvoir vendre des produits illégaux ou non certifiés et qu’elles devraient se plier à nos lois et règlements. »

PARTI FÉDÉRAL – Aucune réponse à ce jour

PARTI CONSERVATEUR – Aucune réponse à ce jour

NOUVEAU PARTI DÉMOCRATIQUE – Aucune réponse à ce jour

PARTI VERT – Aucune réponse à ce jour