Crédit photo : Consignaction
Commerce de détail
Développement durable et transition écologique
Relations gouvernementales
18 novembre 2024

Consigne modernisée : le CQCD réclame un report pour éviter un fardeau insoutenable aux détaillants

Par

Conseil québécois du commerce de détail (CQCD)

Conseil québécois du commerce de détail (CQCD)

Le CQCD est une association représentant la grande majorité des entreprises du commerce de détail et de la distribution au Québec, ce qui en fait un interlocuteur incontournable. Pour tous les enjeux du secteur, le CQCD se positionne en « mode solutions », afin de contribuer aux réflexions, aux stratégies et aux décisions des gouvernements.

Le CQCD prend position!
Consigne modernisée : le CQCD réclame un report pour éviter un fardeau insoutenable aux détaillants
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Craignant des effets impondérables chez les détaillants, le Conseil québécois du commerce de détail (CQCD) a demandé au ministère de l’Environnement, de la Lutte contre les changements climatiques, de la Faune et des Parcs (MELCCFP) de repousser l’échéancier de la mise en œuvre de la consigne modernisée d’une année, soit au 1er mars 2026.

Nous réclamons aussi la construction d’un plus grand nombre de centres de retour et de points de retour en vrac. Enfin, nous revendiquons que le plan de déploiement des centres de retour et de points de retour en vrac soit rendu public pour assurer une plus grande prévisibilité pour les détaillants.

De manière générale, il appert de rappeler que nous appuyons l’essentiel du projet de règlement proposé le 2 octobre dernier, ainsi que la volonté du gouvernement de mettre en place, dans les meilleurs délais, les conditions favorables à la réussite du déploiement du système modernisé de consigne.

Pour le CQCD, ce vaste projet est assurément un pas dans la bonne direction, car la modernisation permettra de protéger davantage l’environnement, surtout en ce qui a trait à la réduction des déchets, à la valorisation des matières et à l’économie circulaire.

Un délai déraisonnable

Toutefois, nous jugeons que le nombre minimal de lieux de retour de 1 200 (au lieu de 1 500 initialement prévus), à compter du 1er mars 2025, est déraisonnable et demeure trop élevé pour ce très court délai.

Le réseau Consignaction, qui gère le nouveau système de consigne, projette depuis les débuts d’ouvrir 200 points de retour au Québec. Le défi s’annonce de taille, puisque l’organisation n’en a ouvert qu’une vingtaine à ce jour. Où le bât blesse, c’est que si les 1200 centres de retour prévus à la date limite ne sont pas ouverts ou adéquatement ouverts pour accueillir les contenants, la population va se tourner vers les détaillants et ceux-ci ne sont pas prêts, par manque d’équipements et de personnel, à faire face à la quantité de contenants qu’ils pourraient recevoir.

 

 

Un fardeau supplémentaire

De toute évidence, si l’objectif du 1er mars 2025 est maintenu, ce qui est dans moins de quatre mois, ce sera un fardeau supplémentaire pour les entreprises, surtout pour les plus petits joueurs, qui sont déjà grandement touchés par la pénurie de main-d’œuvre.

Ces derniers ont déjà sonné l’alarme en tentant d’être dispensés de reprendre certains contenants, mais en vain.

Non seulement les commerces risqueraient de ne pas avoir la capacité de traiter une augmentation du nombre de contenants consignés retournés, mais nous craignons aussi que cette situation ait un effet pervers significatif sur l’atteinte des objectifs poursuivis par la modernisation de la consigne.

Rappelons que le but fixé par le gouvernement du Québec consiste à faciliter la récupération des contenants de boissons et inciter la population à consigner davantage en vue d’atteindre le taux de récupération de 90 % d’ici 2032.

 

Dans le but de maximiser la valorisation des contenants, nous incitons pour dire que la réussite de la mise en œuvre de la consigne doit reposer avant tout sur la collaboration de tous les intervenants, des consommateurs, des producteurs, des détaillants et du MELCCFP.

Par ailleurs, nous nous questionnons à savoir s’il serait opportun de rendre public le plan de déploiement du réseau de lieux de retour, notamment les centres de retours et les points de retour en vrac, avant le 1er mars 2025, afin d’assurer une plus grande prévisibilité, surtout pour les détaillants.

Nous demandons donc au gouvernement du Québec de faire preuve d’ouverture.